Le RAVeL en vélo

Découverte

Le vélo est de plus en plus présent dans notre région.  L’assistance électrique y est pour beaucoup.  Il est clairement plus difficile d’utiliser la bicyclette dans nos contrées que dans le pays plat.

La sensation de liberté que celui-ci procure est identique à celle de l’enfant à qui on dit pour la première fois qu’il peut faire le tour du pâté de maison.  Une sensation enivrante l’envahit.  Le vélo procure une sensation de liberté comparable à celle de l’enfant qui fait le tour du pâté de  maison pour la première fois.

Ces dernières années ont beaucoup évolué en ce qui concerne les voies cyclables.  Pratiquement inexistantes il y a vingt ans, elles se sont développées petit à petit grâce aux nombreux Ravel  aménagés sur le territoire.

Il en est un dont le charme particulier mérite sa découverte.  Le grand Ravel venant de Liège passant par Durbuy, Marche et Rochefort a un tronçon tout particulièrement pittoresque.  Il relie Barvaux à Durbuy.  A Barvaux, dés que l’Ourthe fait son apparition, vous trouvez tout à côté la piste de promenade.  Celle-ci longe les bords de la rivière tout au long de la balade.  Qu’il soit doux, lent ou rapide, le cours d’eau  laisse une impression de tranquillité qui  accompagne tout au long du chemin.

Un joli petit camping à traverser  donne une ambiance de vacances bien agréable.  Quelques personnes y marchent avec le pas léger.  Il y a toujours un promeneur ou un cycliste  sur le Ravel.  Est-ce la rivière et la forêt avoisinant qui donnent aux personnes un regard apaisé?  Même dans l’effort le cycliste est paisible sur le RAVeL.

La magie ne peut s’opérer que si toute l’attention requise est dévouée à l’endroit.  Les flancs de colline, les arbres, les buissons, les fleurs des berges, la nature toute entière nous pousse à l’attention.  Sur le vélo, les odeurs sont amplifiées par le vent qui vient caresser votre visage.   Tout est réuni pour  guérir les petits petits tracas, les soucis, les problèmes et autres parasites qui viennent encombrer nos têtes.

Regardez un arbre au bord de la rivière.  L’eau vient frapper en permanence  son tronc et ses racines.  Une impression de fragilité  s’en dégage.  Toutes ses racines apparaissent à ciel ouvert.  Va-t-il tomber?  Seul le passant se pose la question.  Lui est accroché solidement.  Les racines continueront à grandir naturellement et  renforceront sa solidité.  Lui seul le sait.  Peut-être que cette force tranquille est transmise à tous les promeneurs et cyclistes qui passent à ses côtés.  C’est là qu’est la force de la nature, elle apprend sans le savoir toutes sortes de choses.  Elle  attire par ses enseignements.  C’est pour quoi nous y retournons perpétuellement.

Tout  au long de la promenade, de beaux bancs en pierre et en bois  invitent à la pause.  Le silence qui règne tout au long du parcours contribue à la présence.  S’asseoir quelques instant et regarder l’eau qui passe fait perdre la notion du temps.  Le corps se pose,  se relâches et contemple.  Il se régénère et prend les forces nécessaires pour continuer le chemin.

Le silence est à certains endroits du RAVeL véritablement naturel: pas de bruit de voitures, de camions, d’industries…  Les chants des oiseaux se distinguent les uns  des autres.  Ils rompent le silence mais ne le dérangent pas.  D’autres sons tels les crépitements ou les craquements des branches et des feuilles s’identifient, deviennent perceptibles et agréables.  Le vacarme habituel les empêchait de faire surface.   Le bruit des animaux inaudible habituellement peut être une autre forme de découverte comme par exemple le poisson qui fouette l’eau  en vous apercevant ou ‘un petit rongeur qui traverse un taillis,…

Ces rencontres inattendues  embellissent le visage d’un joli sourire qui vient spontanément..  Un sentiment de joie s’installe.

Par moment aucune habitation, aucune construction  n’est visible dans le paysage.  La nature est dans son état initial.  Elle a aménagé le paysage.  Un sentiment d’intemporalité y est présent.  Seul le bitume du Ravel rappel l’intervention de l’homme.

L’arrivé à Durbuy est un doux retour à la civilisation.  La beauté de « la plus petite ville du monde » est en harmonie avec la forêt qui l’entoure.  L’anticlinale est son emphytéâtre.  Lentement mais surement au gré des siècles la roche à plié pour s’arrondir et formé cet arc-en-ciel de roche.  Il n’est pas éphémère ni permanent, les siècles à venir le transformeront peut-être encore.  La Roche parait impossible à plié tellement son caractère inerte et rigide et immuable est une évidence pour nous.

Et pourtant elle « plie », elle ne casse pas elle « plie ».  Il en est de même pour  nombres de nos idées: elles sont rigides et durables. Tout comme la Roche de l’anticlinale, elles peuvent plier, se transformer et changer.  Rien n’est immuable, pas même L’anticlinale de Durbuy.

Emmanuël Delfosse

Les Gites de La Ferme Du Pré Charmant

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